Lecture
magritte la claivoyance
J'ai donné à mes filles le goût de la lecture, l'une d'elle y a succombé très tôt,l'autre tardivement, mais je me trouve confronté à un problème, nous lisons souvent les mêmes livres et comme j'en consomme deux fois plus qu'elles deux, je me retrouve là en attente des deux derniers romans que l'on a acheté.
Aurore lit Armistead Maupin et Angie Maxime Chattam et je me retrouve à ne plus savoir quoi lire.
J'ai devant moi un Mankell jamais lu, et un Harlan Coben mais jen'en ai pas envie.
Je crois que je vais aller chercher le dernier Gavalda pour patienter.
Pour patienter j'ai relu une pièce de théâtre qui s'appelle Autopsie des soupirs d'Eve-Marie Bouché, et c'est une pure merveille qui va bien avec moi en ce moment.
Je vous en livre deux extraits:
"Le présent est un temps insaisissable, et le temps passe, tout le temps. L'éternité nous nargue à l'infini. Car nous sommes périssables. Le temps de quelques instants inoubliables et de beaucoup de temps perdu, nous appartiendrons déjà au passé de l'humanité, à la masse anonyme des disparus. Mesurer le temps ne ralentit pas sa course, bien au contraire. De temps en temps, on tue le temps, et trouvant ce temps mort, on en profite pour prendre du bon temps.
Pour que nos temps concordent, prenons le temps de nous aimer encore, en temps réel ou hors du temps.
Si la conscience du bonheur se fait souvent au passé, appliquons-nous à profiter du temps qu'il reste, de l'instant provisoire, comme nous qui somment éphémères........."
"Etre adulte, c'est rendre son temps utile, savoir ce qu'on va faire ce soir, demain, la semaine prochaine, pendant les vacances. Le temps planifié passe vite, tendu vers la perspective du futur, proche ou lointain.
Il faut être enfant pour vivre le présent absolu, savoir jouer avec sérieux et insouciance, sans penser un instant aux autres temps de la conjugaison.
Puis on a de plus en plus de devoirs et de responsabilités, il faut apprendre à rentabiliser son temps...
Et la routine nous piège. Parfois on arrive chez soi, et on ne se souvient pas de ce qu'on a fait pendant le trajet, on l'a fait "machinalement". On ne regarde plus ce qu'on connait si bien. et on dit des phrases convenues, sans plus vraiment savoir pourquoi. Et on se contente de ce qu'on a déjà vu, déjà fait, on n'invente plus rien, on ne s'étonne plus, on ne découvre plus rien, pourquoi faire cet effort, quand on survit très bien sans, de toute façon on n'a pas le temps. On ne fait plus grand chose qui ne soit pas utile, qui ne soit pas prédéfini....."