SL et poésie
En visitant une sim, je suis entrée dans une bulle, puis dans un tuyau qui disaient des vers, de Baudelaire, Mallarmé, Prévert, Poe, Brassens et d'autres dont j'ai oublié le nom, j'ai choisi de vous en livrer deux, ceux qui me parlaient le plus. Pour Brassens, il s'agissait de Gare au Gorille, assez étrange choix au milieu des autres.
ce qui est drôle c'est que les phrases dans le tuyau, arrivait de tout le monde en meme temps, dans la bulle un poème en entier, il fallait faire le tri ou lire tel quel ce qui était je dois dire assez cocasse
8:41] Baudelaire chuchote : O vase de tristesse, ô grande taciturne,
[8:41] Mallarme chuchote : Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
[8:41] Poe chuchote : From Hell unto a high estate far up within the Heaven-
[8:41] Baudelaire chuchote : Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
[8:41] Mallarme chuchote : Le Poète suscite avec un glaive nu
[8:41] Poe chuchote : From grief and groan, to a golden throne, beside the King of Heaven!
[8:41] Baudelaire chuchote : Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
[8:41] Carver chuchote : and the usual early morning stuff
[8:42] Poe chuchote : Let no bell toll, then, - lest her soul, amid its
hallowed mirth,
[8:42] Brassens chuchote : Un de ces quatres jours, m'échoie,
[8:42] Carver chuchote : that passes for thought.
Cet Amour
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un
enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille
au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur
aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blémir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé
piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué
blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelles
Et qui n'a pas changé
Aussi vraie qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivante
que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir
vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire
et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien
dire
Et moi j'écoute en
tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour
tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour
tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais
autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur
la terre
Ne nous laisse pas devenir
froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin
d'un bois
Dans la forêt de la
mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Prévert
Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande taciturne,
Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis,
Et que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités bleues.
Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts,
Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux,
Et je chéris, ô bête implacable et cruelle !
Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle !
Baudelaire
J'aime ces coincidences, ces petits hasards qui peuvent liées les pensées de votre coeur et des autres